Il y a des rencontres qui restent, à jamais, gravée dans l’histoire d’un club. Le duel inaugural de l’exercice 2004-2005, entre Charleroi et La Louvière est de cet acabit. Retour sur ce match en compagnie de Rogerio, buteur cet après-midi-là.
Août 2004. Dans un stade du Mambourg médusé, La Louvière corrige Charleroi sur ses terres. Sans jamais trembler, la meute d’Albert Cartier terrasse son rival hennuyer. Ce jour-là, ils sont cinq buteurs différents à tromper le portier du RCSC. Tour à tour, Van Handehoven, Ishiaku, Espartero, Odemwingie et Rogerio font trembler les filets zébrés. Le score final est historique, presque mystique : 2-5.
Les supporters louviérois présents dans le Pays Noir, pour la première journée de championnat, n’ont pas oublié le dernier but inscrit par Benjamin Rogerio De Oliveira. Sur coup-franc, le Brésilien nettoyait la cage carolo, donnant au résultat son allure finale. À l’issue d’une victoire rayonnante, parodiant à elle seule la banderole moqueuse des fans du Sporting, la RAAL trônait seule en tête de la Jupiler League.
“Cela reste un merveilleux souvenir”, se remémore Rogerio De Oliveira. “Non seulement parce que nous remportons un derby auquel les supporters sont très attachés mais aussi parce que je marquais mon retour de prêt d’une belle manière, avec un but à la clé.” Sous contrat avec les Centraux, Rogerio rentrait alors de six mois passés en Israël, prêté à l’Hapoël Beer Sheva. “Un retour parfait en Belgique.”
“C’est de mon époque louviéroise que je que je conserve les meilleurs souvenirs en tant que joueur de première division”
À La Louvière, le milieu de terrain a marqué les esprits. Il est, lui aussi, frappé à vie de la griffe du Loup. “J’ai transité par Genk, avec qui j’ai été champion de Belgique. Je suis passé par Alost aussi. Pourtant, c’est de mon époque louviéroise que je conserve les meilleurs souvenirs : l’ambiance avec les coéquipiers et les supporters a toujours été grandiose. Je ne conserve que le positif de mes années dans le Centre.”
Du négatif, il y en a (malheureusement) eu. Sportivement, d’abord : “Sur la même saison, j’ai été touché à la pommette, je me suis fait opérer du genou et j’ai rencontré des problèmes de thyroïde.” Extrasportivement, ensuite : “J’ai également été touché par les difficultés rencontrées par le club, à l’époque. J’ai injustement été terni, sans pouvoir me défendre… mais c’est du passé, de l’histoire ancienne. C’est oublié.”
Toujours attentif à la RAAL
Inévitablement, De Oliveira a suivi attentivement la renaissance de la Royale Association Athlétique Louviéroise, de 2017 à aujourd’hui. “Je suis au quotidien l’actualité de l’équipe verte et blanche sur Facebook. J’ai d’ailleurs gardé contact avec d’ex-joueurs, comme Michaël Klukowski, Frédéric Tilmant et Gunther Van Handenhoven… avec qui je joue encore en vétéran !”
Récemment, le citoyen du Borinage a croisé la route de la RAAL. “Mon fils disputait un match contre La Louvière, à Strépy-Bracquegnies. Quand j’ai découvert le complexe Saint-Julien, ça a été une claque. Quel monde de différence entre les infrastructures dans lesquelles nous évoluions et celles de maintenant”, s’étonne-t-il. “Je suis convaincu que les nouveaux dirigeants sont de bonnes personnes.”
“À l’occasion, une fois le virus derrière nous, j’assisterai à un match de La Louvière dans ce Tivoli que j’ai tant aimé”
Déjà approché par Fred Tilmant pour intégrer le Club 93, l’équipe des anciens de la RAAL, Rogerio a décliné la proposition de l’ambassadeur. “Je sais que les anciens sont toujours les bienvenus. À l’occasion, une fois le virus derrière nous, j’assisterai à un match de La Louvière, dans ce Tivoli que j’ai tant aimé.” Histoire de se rappeler les vieux souvenirs du temple louviérois dont il a apprécié les joies, entre 2001 et 2006.
S’il a quitté le Hainaut au terme du championnat 2005-2006, Rogerio a eu l’occasion d’affronter son ancien club durant la suite de sa carrière. Lors de la saison 2007-2008, le Belgo-Brésilien a retrouvé la RAAL en D3, en tant qu’adversaire, sous les couleurs du KRC Mechelen. Une confrontation qui avait sourit aux Louviérois, vainqueur du choc dans le temps additionnel (0-1).
Mario Cordisco